Impératifs environnementaux et FDES (fiches de déclaration environnementale et sanitaire)
Le secteur du bâtiment doit aujourd'hui prendre en compte de nouveaux impératifs environnementaux. Si la terre crue est plébiscitée en ce début de XXIe siècle par une quantité croissante d'acteurs de la construction, c'est tout d'abord parce qu'elle participe à la réduction des consommations de matières premières et d'énergie et limite les émissions de gaz à effet de serre dans sa fabrication, son utilisation, son entretien et son recyclage.
Énergie grise et bilan carbone
La terre crue est très facilement recyclable et réutilisable, elle ne nécessite pas de cuisson et est disponible localement. De plus, durant toute la durée d'usage du bâtiment, elle nécessite peu d'entretien qui se fait de manière aisée. Les matériaux en terre crue participent ainsi à la réduction des consommations d'énergie et limitent les émissions de gaz à effet de serre dans leur acheminement, leur fabrication, leur utilisation, leur entretien et leur réutilisation ou recyclage.
Le secteur du bâtiment serait responsable d'environ 25 % des émissions de gaz à effet de serre et d'environ 40 % de la consommation d'énergie en France*. L'industrie cimentière se- rait à elle seule responsable de 2,9% des émissions françaises de gaz à effet de serre et de 6 % du bilan carbone mondial**. Si elles ne peuvent se substituer à tous les matériaux en tout point de l'édifice, les techniques à base de terre crue offrent une alternative qualitative peu énergivore et peu émettrice de carbone dans de nombreuses applications.
Le processus de fabrication des matériaux en terre crue nécessite tout d'abord très peu de transport de matières et matériaux. Le gisement de terre, la fabrication des matériaux et leur mise en œuvre peuvent avoir lieu dans un périmètre très restreint. Dans certains cas, la terre du chantier-même (fondations et terrassements) peut être mise en œuvre sur le site. Le transport est, dans ce cas de figure, pratiquement inexistant. L'utilisation de cette matière première disponible localement et jusqu'alors considérée comme un déchet permet d'éviter la mise en décharge en déchets inertes (ISDI) mais aussi d'éviter une extraction supplémentaire de nouvelles ressources.
La matière est ensuite transformée en matériau avec peu d'énergie. Bien sûr, cette donnée varie en fonction de la technique constructive choisie et de son degré de mécanisation. Les matériaux produits sont en grande majorité séchés naturellement et sans apport d'énergie, si ce n'est le soleil et le vent. En comparaison, la cuisson de nombreux matériaux de construction (acier, terre cuite, ciment, chaux et plâtre) à de très hautes températures engendre une consommation énergétique et des émissions de gaz à effet de serre conséquentes.
Durant toute la durée de vie du bâtiment, la terre crue nécessite peu d'entretien. Les reprises sont par ailleurs particulièrement facilitées par la réversibilité du matériau. En effet, une simple humidification permet de remodeler la terre. Les structures peuvent ainsi être réparées, entretenues et modifiées tout en conservant leurs propriétés originelles. On ne peut en dire autant des ouvrages en béton armé dont la réparation est complexe et coûteuse et dont la durée de vie est limitée. Le patrimoine en terre crue multi-centenaire démontre que ces structures que l'on pourrait croire éphémères se montrent in fine particulièrement durables si elles sont bien entretenues.
Finalement, lors de transformations, de la démolition ou de l'abandon du bâtiment, la terre crue est aisément réutilisable. Pour les matériaux ne pouvant être réemployés tel quels, la terre rendue malléable par l'ajout d'eau pourra constituer la matière première de nouveaux matériaux. Si aucune solution de valorisation dans le bâtiment n'est souhaitée, la terre pourra tout aussi bien retourner au sol.
- MINISTÈRE DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE, 2017. « Energie dans les bâtiments ». In : Bâtiments et règles de construction [en ligne]. 8 juin 2017. Disponible sur : < https://www.ecologie.gouv.fr/energie-dans-bati- ments > (consulté le 15 septembre 2020).
** PIN, Rémi, [s.d.]. « Bilan carbone du ciment : comment la filière veut changer la donne ». In : Actu environne- ment [en ligne]. Disponible sur : < https://www.actu-environnement.com/ae/news/Bilan-carbone-ciment-fi- liere-changer-33280.php4 > (consulté le 12 novembre 2020).
Confort et réduction des consommations d'usage
Les propriétés de régulation thermique de la terre crue permettent de réduire la consommation énergétique liée à la climatisation en été et au chauffage en hiver. La très bonne inertie thermique de ce matériau permet en particulier de conserver la fraîcheur des bâtiments en été, l'une des clefs pour le confort estival, un enjeu important au prisme du réchauffement climatique et des surchauffes de plus en plus fréquentes.
La terre crue régule également l'humidité intérieure, participant ainsi à la réduction des consommations de ventilation, à l'amélioration du confort et à la limitation les risques de condensation et de moisissures. Elle ne dégage par ailleurs aucun composé organique volatile (COV, considérés comme la première source de pollution des espaces habités).
Isolation thermique
La grande conductivité thermique de la terre en fait un matériau très peu isolant. Toutefois, des adjuvants, comme les fibres creuses, permettent de baisser cette conductivité jusqu'à la diviser par dix. On atteint alors des performances d'isolation thermique proches de celles du bois brut.
Inertie thermique
Nous distinguons deux types d'inertie, dépendant de facteurs différents bien qu'intrinsèquement liés. L'inertie thermique d'absorption d'un matériau définit sa capacité à réguler l'ambiance intérieure en absorbant et restituant plus ou moins rapidement un apport de chaleur. Elle dépend de la surface d'échange et de l'effusivité du matériau. L'inertie thermique de transmission d'un matériau qualifie quant à elle la vitesse de transmission de chaleur d'une de ses faces à celle opposée. Cette inertie est d'autant plus grande que l'épaisseur du matériau est importante et que sa diffusivité est faible.
En comparaison des autres matériaux massifs de la construction, l'argile dispose d'une grande conductivité thermique. Celle-ci, associée à une haute masse volumique, confère aux matériaux en terre crue une grande effusivité, caractéristique d'une bonne inertie thermique d'accumulation. En pratique, la terre crue montre même de meilleures performances que ce que nous pourrions attendre au vu de son effusivité. En effet, aux facteurs conventionnellement considérés pour mesurer l'inertie s'ajoutent des effets thermiques de chaleur latente liés à la capacité d'échanges hydriques de la terre. Celle-ci se comporte dans les faits comme un matériau à changement de phase (MCP) naturel et écologique. La terre à l'état « sec » contient de l'eau sous forme liquide en équilibre avec la vapeur d'eau contenue dans l'air. Les échanges entre l'eau liquide du matériau et la vapeur d'eau de l'air engendrent des échanges de calories permettant à la terre d'agir à la manière d'un climatiseur lorsqu'il fait chaud et à la manière d'un chauffage lorsqu'il fait froid. Ces échanges thermiques et le gain énergétique qu'ils permettent sont constatés en pratique sur des études in-situ, mais ne sont malheureusement aujourd'hui pas pris en compte dans les calculs énergétiques conventionnels.
Régulation de l'hygrométrie
Les matériaux en terre crue disposent d'une exceptionnelle capacité à échanger de l'humidité avec leur environnement, illustrée par leur Valeur de Capacité de Tampon Hydrique (VCTH). En cas de pic d'humidité de l'air, ils emmagasinent l'eau qu'ils restituent lorsque l'air s'assèche. Cette caractéristique en fait des matériaux de premier choix pour réguler l'humidité relative intérieure. La terre améliore ainsi la qualité de l'air intérieur tout en limitant les risques de condensation et de moisissures.
FDES AsTerre
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FDES CTC
FDES Arpe Normandie
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FDES du CTMNC
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FDES de l'Association des Chanvriers en Circuits Courts
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FDES Briques Technic Concept & Cycle Terre
FDES Cycle Terre
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FDES Filiater
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FDES Argilus
Ministère de la Transition Énergétique
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Mur en pisé (50 cm) - données par défaut
Isolation en torchis (R= 5m².K/W - 100 km) - données par défaut
Isolation en torchis (R= 5m².K/W - 500 km) - données par défaut
Isolation en torchis (R= 5m².K/W - 1 000 km) - données par défaut
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