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La technique du torchis

Le torchis est une technique de remplissage d’ossature avec un mélange de terre fibrée.

Torchis, vient de « tordre », de « torche », car sa pose traditionnelle consiste à poser de la paille ou du foin torsadés dans une boue ou pâte de limon argileux sur des éclisses ou des gaulettes entre les colombages.

On peut distinguer 2 grands types de mélange : Le torchis lourd : beaucoup de terre et un peu de paille formant une armature. Sa conductivité thermique λ (lambda) est de 1,05. Il possède une masse volumique de 1 400 kg/m3 (1 800 kg/m3 humide).

Il privilégie l’inertie et l’accumulation thermique (chaleur, l’hiver ou fraicheur l’été).

Le torchis allégé : beaucoup de paille et un peu de terre. Sa conductivité thermique λ (lambda) est de 0,12 à 0,15. Il possède une masse volumique de 300 à 400 kg/m3. Il privilégie donc l’isolation, il est 9 fois plus isolant que le torchis traditionnel, car il renferme beaucoup d’air statique.

Une maison saine et conviviale, économe en énergie pourrait donc être construite, ou restaurée, à double paroi :
– 10 à 15 cm de torchis allégé à l’extérieur
– 15 à 20 cm de torchis lourd à l’intérieur

Le tout « respirant bien » car laissant se faire les échanges gazeux (air, vapeur d’eau…) ce qui évite la condensation.

Le torchis lourd majoritairement minéral forme naturellement un écran de sécurité contre le feu. Il n’y a donc rien à craindre d’un feu naissant : il ne peut pas propager l’incendie.

Le torchis allégé non plus : la paille tassée, enrobée dans l’argile et/ou la chaux, se consume difficilement. De plus l’air emprisonné dans les fibres ne peut pas circuler afin d’alimenter le feu.

Référence : Traité de construction en terre – CRATerre, Hugo Houben, Hubert Guillaud – édition Parenthèses, janvier 2006