La terre crue
Le terme “construire en terre”, largement utilisé en français, laisse la porte ouverte à de multiples techniques. L’argile est identifiée comme l’élément central qui caractérise la technique dont nous souhaitons développer l’usage.
Matière et architecture
De la matière première à l'architecture

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Faisabilité d’un projet en terre
La terre crue n’est pas un matériau usuel de construction. Sa mise en œuvre dans des projets de construction ou de rénovation demande donc attention particulière.
Parmi les points les plus importants à considérer :
– une équipe projet engagée : maîtrise d’œuvre et maîtrise d’ouvrage moteurs, entreprises y compris hors lot terre crue sensibilisées, autres interlocuteurs sensibilisés ;
– une attention aux périodes de mise en œuvre : la construction en terre se fait hors gel. La préfabrication permet une relative liberté vis-à-vis du climat ;
– une conception qui tient compte des spécificités de la terre crue : dans la grande majorité des cas la terre travaille en compression uniquement et craint le ruissellement de l’eau et les remontées capillaires. Le projet doit intégrer ces données dès l’esquisse ;
– des précautions lors du chantier, notamment pour éviter la dégradation des ouvrages par d’autres intervenants, peu habitués à la fragilité de la terre et à sa sensibilité à l’eau.
La construction en terre crue peut prendre de nombreuses formes, de la réalisation complète d’une enveloppe porteuse à qulques éléments de décoration et de finition en intérieur. Les technique disponibles couvrent de nombreuses fonctions : structure, isolation, cloisonnement, masse d’inertie, revêtement de surface, finition et décoration.
Utiliser la terre crue pour construire ne se limite donc pas à des façades, il arrive même que la terre crue ne soit pas visible (utilisation en masse d’inertie dans des cloisons en plaques de plâtre) !
Il est parfois possible d’utiliser de la terre crue provenant du site ou à proximité : dans ce cas il est nécessaire de caractériser le matériau, sans qu’il soit nécessaire de passer systématiquement par des analyses de laboratoire selon l’ampleur du chantier et le type d’ouvrage souhaité. Dans d’autres cas, notamment en zone urbaine où les sols sont souvent pollués, il peut être avantageux de recourrir à des matériaux prêts à l’emploi ou à des terres extraites en carrière, souvent déjà caractérisées.
Du côté des coûts, la variété des techniques et situation demande une analyse spécifique à chaque projet.
Globalement, le pisé est la technique la plus coûteuse. C’est pourquoi plusieurs développements techniques autour de la préfabrication ou du rapprochement aux techniques courantes de coulage ont été explorées ces dernières années pour tenter de réduire ce coût et rendre la terre massive plus abordable.